mardi 2 février 2010

Cabillaud aux petits légumes

Amis, ce blog est en deuil. [Sybille, pourrais-tu nous indiquer la marche à suivre pour placer un ruban de crêpe noire sur cette page ?] Il se trouve qu’un des plus assidus de nos lecteurs, après s’être trouvé dérangé dans les profondeurs de son être (parle fait d’un perfide virus, et non pas à cause d’une de nos recettes) est allé consulter un médecin. Erreur funeste s’il en est, que ce petit conseil de l’oncle Winston pourrait bien vous aider à ne pas commettre : An apple a day keeps the doctor away, especially if you aim carefully. Mais revenons-en à notre pauvre lecteur, qui a donc franchi le seuil de la faculté pour s’entendre dire – évidemment – qu’il devait se mettre au régime. Mais ce n’est ni le lieu, ni le moment de jeter l’opprobre sur tous les médecins qui serinent doctement ce conseil standard à tous leurs patients, même ceux qui n’ont rien, pour faire plaisir à leur assureur. Soyons plutôt positifs, et intéressons-nous au moyens de sortir notre lecteur, mais surtout ami, de ce mauvais pas. On dit, sur internet, que La plupart des régimes peuvent se résumer à cette phrase : si c'est bon, crachez. Voici donc aujourd’hui un plat très mauvais, que le curiste ne devra pas cracher.


Mais pourquoi le cabillaud serait-il mauvais ? C’est bien simple : il n’est pas gras, il contient des omégas trois ainsi que neuf acides aminés essentiels, de la vitamine B 12, du sélénium et de l’iode. Heureusement, comme beaucoup de poissons, il contient aussi un peu de mercure, seul attrait nutritionnel de la chose, convenons-en. Plus sérieusement, un vrai inconvénient de ce poisson est qu’il est devenu extrêmement cher, à force d’en avoir trop pêché pour alimenter les cantines scolaires et terroriser nos papilles d’élèves de maternelle un vendredi sur deux, en alternance avec les Fish-sticks.

Ingrédients (pour 4)
  • 800 gr de dos de cabillaud ;
  • 4 carottes ;
  • un poireau ;
  • 3 tomates ;
  • 2 échalotes ;
  • en option, un ou 2 navets ;
  • une pincée de curry, ou du basilic, ou du paprika, ou de l’ail, ou rien : et
  • huile d’olive, sel et poivre.

Mise en Place :

1. Préchauffer le four à 220°.

2. Peler les tomates, les vider et hacher la chair en brunoise (petits cubes, 5mm de côté maximum).

3. Peler et hacher, également en brunoise, les carottes (et les navets). Hacher menu l’échalotte.

4. Laver le poireau, jeter les feuilles et couper le blanc en toutes fines lamelles.

5. Disposer dans un plat allant au four, les légumes, puis le cabillaud. Éventuellement, poivrer légèrement. Si on met du curry, le mettre sur les poireaux.

Envoi :

Enfourner le tout 15 à 20 minutes. Si on choisit d’utiliser du basilic ou du paprika, le mettre a la sortie du four. Servir chaud, avec du riz, par exemple.

Ce qui peut mal tourner :

Veiller à ne pas trop cuire le poisson, qu’il garde de son juteux… éventuellement on peut faire des papillotes, auquel cas il faut les laisser cuire un peu plus longtemps.

Miscellanées :

Si on sert ce plat sans contrainte diététique, on peut aussi braiser (cuire tout doucement, dans un peu de beurre) à part les poireaux et les échalottes (avec le curry le cas échéant). Il est également possible de faire une sauce : à la sortie du four, réserver le cabillaud au chaud, et déglacer le plat avec un fond de vin blanc ou de fond de poisson. Débarrasser le tout dans une casserole et lier avec un peu de crème. Alternativement, on peut proposer une petite mousseline ou un beurre blanc – dont les recettes suivront.


Faute de goût :

Ce n’est pas vraiment un faute de goût, mais il faut savoir du citron qu’il est traditionnellement servi avec le poisson depuis bien longtemps, justement parce que la chaîne du froid était un peu compliquée à préserver avent l’invention du camion-frigo. Maintenant qu’on peut avoir du poisson très frais, il n’y a plus de parfum marin à dissimuler, et le citron est devenu un peu superfétatoire.

Pour entretenir la conversation :

Dans l’espoir d’une victoire aussi facile que la pêche à ce gros poisson, un parti de nobles hollandais a pris le nom de Cabillaud dans le conflit qui l’opposait au parti bourgeois – le parti des Hameçons – au 14ème siècle. Le bourgeois ont ravagé les châteaux des nobles, puis l’empereur est venu y mettre de l’ordre. Sic transit…

Un excellent appétit à tous, et un bon rétablissement au susdit camarade.

1 commentaire:

  1. Mon Cher Devos,

    Je te propose une petite variante pimentée... et à la cuisson très saine. J'ai nommé Sainte-Vapeur. Nul ne doute qu'au pays des cocottes et des plats mijotés la vapeur te sort par les oreilles, cependant, lis jusqu'au bout.

    J'aime beaucoup le cabillaud, mais le "goût du vendredi", non. Aussi, ai-je trouvé et arrangé une petite recette. Le matériel est très simple : un cuit-vapeur (ou une marguerite dans le fond d'une casserolle d'eau)et du film alimentaire qui peut être cuit.

    Je tartine le cabillaud de pâte de curry, au dessus duquel je rajoute quelques dés de tomates sechées et je parfume légèrement avec du zeste de citron.

    J'emballe le tout dans du film alimentaire, et je le passe au cuit-vapeur. Environ 15-20 minutes.

    J'ajoute quelques herbes aromatiques dans le plat à la fin, parce que c'est joli et parce que c'est bon dans la bouche.

    Pour les légumes : vapeurs avec une petite sauce aux écorces de citrons, algues aramé et échalotte.

    Et bon appétit bien sûr !

    Lemmens

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