mardi 22 juin 2010

Lotte au curry

Ami lecteur, Molière a un jour mis dans la bouche de l'avare Harpagon les paroles suivantes: "Il faut manger pour vivre, et non vivre pour manger". Sans doute bien malgré lui, le grand Poquelin - ou plutôt l'infâme Harpagon - a-t-il été à l'origine d'une école philosophique qui semble compter des membres infiltrés partout. Ainsi, une de nos col(l)ocataires - on taira son nom - non contente de nous avoir déjà affirmé, droit dans les yeux, que "l'important c'est de se nourrir", est entrée dans notre laboratoire culinaire ou mijotait, dans un superbe bouillon de légumes maison, un rôti de veau (destiné à une sauce au thon qu'une autre de nos colocataires - bien plus fréquentable, celle-là - montait, à la main, s'il vous plaît) et s'est exclamée, d'un air dégoûté: "beuh, ça sent le cassoulet ici". Nous ne savons pas qui, de nous ou du cassoulet (qui, affirmons-le avec force, ne pue pas) doit être le plus vexé. Comprends, ami lecteur, le désarroi. Mais ne nous lamentons pas sur notre sort funeste ni sur l'axe du mal que compose ma colocataire avec le spaghetti carbonara aux petits pois et à la menthe et le mac donald, et rememorons nous plutôt un week-end ensoleillé de mai à Dauville, où nous eumes l'occasion de rencontrer en chair et en os le Top Chef 2010 et de cuisiner le plat que voici pour de vrais amis (à aucun de ceux-là ne viendrait jamais l'idée de me dire que l'important est de se nourrir ni de trouver à un vitello tonnato une odeur de cassoulet)...

jeudi 17 juin 2010

Cochon à la broche

Ami lecteur, Pierre-Alexandre P., d'Ottenburg, se prépare à recevoir une cinquantaine de convives et nous demande nos bons conseils pour la préparation d'un cochon à la broche, repas rustique mais qui réjouit les coeurs et qui nous rapelle ces méthodes ancestrales de cuisine, déjà attestées dans cette gravure d'époque.

Ce que Brillat-Savarin a voulu dire en écrivant qu' "On devient cuisinier, on nait rôtisseur" c'est sans doute que l'art de la broche et de la cuisson au feu de bois relève plus sûrement de l'instinct que de la technique. Ce qui suit n'est donc pas vraiment une recette, mais quelques remarques qu'on prendra pour ce qu'elles valent. Avant toute chose donc, nous te recommandons d'attirer sur ton âme la grâce divine par une petite invocation à Saint-Laurent, non pas pour flatter l'égo du rédacteur de ces lignes, mais bien parce qu'il s'agit du saint patron des barbecues.